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Le Parc et la fin

de la modernité

 

Jean Clarence Lambert - 1977

 

Julio Le Parc est engagé dans la grande remise en question de l'art et de l'artiste qui marque la seconde partie du XXème siècle, ou il n'est plus de valeurs ni de notions reconnues comme indiscutables.

II se situe à l'un des extrêmes, celui du oui à la civilisation technologique et scientifique, volonté d'optimiste préparé par une farouche série de non et par la dénonciation de contradictions multiples. II signe d'ailleurs ses textes théoriques et ses manifestes en tant que « expérimentateur conscient des contradictions de sa situation »

Dans l'attente active du jour ou elles seront dépassées, ces contradictions, qui vont dans tous les sens, restent sans doute ce qui incite Le Parc à pousser toujours plus avant son expérimentation.

A l'occasion du colloque sur la fonction sociale de l'art dans la société contemporaine, qui eu lieu a La Havane en Aout 1970, Le Parc fit une déclaration dont certains points méritent d'être repris aujourd'hui ou nous avons le sentiment de plus en plus assuré de vivre la fin de la modernité.

 

I. Certes, l'art est en crise, de même que la société capitaliste. Mais je ne suis pas sur qu'il s'agisse d'une seule et même crise. La société capitaliste (je préfère dire: militaro-industrielle) ne reconnait l'art que dans la mesure où il est producteur de valeurs d'échange, ce n'est guère le cas de l'art expérimental; en conséquence, elle l'expulse chaque fois plus vers les marginalités, ou il survit comme il peut, dans l'impuissance, la révolte, le mystère, ou  le régime de l'autodestruction. Dans un monde de plus en plus dominé par la science et la technique qui sont a la base de toute idéologie, bourgeoise ou non, l'art n'a pas trouvé de place définie. II ressent la fascination des puissances qui ont remplacé la religion: s'il y succombe, n'est-ce pas la fin définitive de sa spécificité, de son irréductibilité ?

Tel est le risque, le très gros risque, de l'attitude scientifique envers l'art, a quoi j'ai toujours opposé, en faisant appel aux valeurs de jeu et de fête, l'attitude artistique envers la science. Le Parc se souvient-il de notre rencontre au Palais de la Découverte, a Paris ?

 

II. Les modes et changements brusques, monde de l'art, témoignent avant tout pour sont désarrois notre conception de l'art, de même, notre vision de l'homme, est en miette. Pluralité des passés depuis que l'Occident a accueilli les arts du monde entier; pluralité des présent: Duchamp et Vasarely, Chagall et Oldenburg, Le Parc et Spoerri. Mais aussi: pluralité des futurs.

Les sociétés progressistes, celles qui développent dans un sens supposé a l'Histoire, ne peuvent éviter cette interrogation hagarde: "La transformation du monde n'est-elle pas sa destruction ? "

L'art comme activité désintéressée, offre une réponse autre. Mais qui la lui demande ?

 

III. Je soutiens que l'artiste doit demeurer différent Non pas exceptionnel, mais résistant, réfractaire à la normalisation et l'homogénéisation vers quoi tendent nos sociétés, capitalistes ou communistes. L'œuvre d'art doit-elle abandonner toute prétention à l'unicité et se perdre dans la masse de plus en plus indistincte des produits de consommation ? La société capitaliste ne demanderait pas mieux: la seule intégration qu'elle connaisse, c'est la marchandisation... Dans la société communiste, plutôt qu'a l'économique, c'est au politique que l'œuvre d'art (et toutes productions culturelles) se voit intégrée. C'est le pouvoir économique qui confère dignité et respectabilité à l'artiste en régime capitaliste, en régime communiste c'est le pouvoir politique. La force créatrice de l'artiste, dans l'un cas comme dans l'autre, entre fort peu en ligne de compte.

 

IV. Une société plus harmonieuse (elle n'existe pas encore sinon dans la tête de quelques utopistes, les seuls aujourd'hui à posséder une vision radicalement différente de l'avenir) sera celle ou pourront pratiquer l'art tous ceux qui le voudront, car ils seront en situation de développer la créativité qui sommeille en tout être humain. Le Parc est l'un des annonciateurs de cette harmonie retrouvée entre l'homme et lui-même. Mieux: il la prépare par son travail méthodiquement orienté. C'est ainsi, a mon sens, qu'il assume au mieux la fonction sociale de l'artiste d'aujourd'hui.

 

Jean-Clarence LAMBERT

Paris, Novembre 1977

 

Le Parc y El Final

de la Modernidad

 

Jean-Clarence Lambert - 1977

 

Julio Le Parc está implicado en el gran replanteamiento del arte y del artista que marca la segunda mitad del siglo XX, cuando ya no quedan valores ni nociones reconocidas como indiscutibles.

Se sitúa en uno de los extremos, el del sí a la civilización tecnológica y científica, voluntad de optimismo preparada por una serie tajante de noes y por la denuncia de contradicciones múltiples. Y, desde luego, firma sus textos teóricos y sus manifiestos como ''experimentador consciente de las contradicciones de su situación".

Espera activamente el día en que estén sobrepasadas esas contradicciones, que van en todas direcciones y que siguen siendo, posiblemente, lo que incita a Le Parc a adentrarse más y más en sus experimentos.

 

Con motivo del coloquio sobre la función social del arte en la sociedad contemporánea que tuvo lugar en La Habana en agosto de 1970, Le Parc hizo una declaración de la que conviene resaltar algunos puntos, ahora que estamos cada vez más convencidos de estar viviendo el final de la modernidad.

 

El arte está seguramente en crisis, al igual que la sociedad capitalista. Pero no estoy seguro de que se trata de una sola y única crisis. La sociedad capitalista (prefiero decir: militar-industrial) no reconoce al arte sino en la medida en que es productor de valores de intercambio; este no es el caso del arte experimental: en consecuencia, lo expulsa cada vez más hacia lo marginal, donde sobrevive como puede, sumido en la impotencia, la rebelión, el misterio o el vértigo de la autodestrucción. En un mundo cada vez más dominado por la ciencia y la técnica, donde tiene su base toda ideología, burguesa o no, el arte no encontró un lugar definido. Experimenta la fascinación de aquellas potencias que han sustituido a la religión; si cae en la tentación, será el final definitivo de su especificidad, de su irreductibilidad. Tal es el peligro, máximo, de la actitud científica hacia el arte, a la que opongo siempre, refiriéndome a los valores lúdicos y festivos, la actitud artística hacia la ciencia. Se acuerda Le Parc de nuestro encuentro en el Palais de la Decouverte de París.

Las modas y los cambios bruscos, en el mundo del arte, ante todo dan muestras del desconcierto; nuestra concepción del arte, al igual que nuestra visión del hombre, está hecho trizas. Pluralidad de los pasados, desde que Occidente acogió las artes del mundo entero; pluralidad de los presentes: Duchamp y Vasarely, Chagall y Oldenburg, Le Parc y Spoerri. Pero también pluralidad de los futuros. Las sociedades progresistas, las que se desarrollan en una dirección supuestamente histórica, no pueden evitar esta interrogante hosca: "La transformación del mundo, no es acaso su destrucción" El arte, como actividad desinteresada, brinda otra respuesta. Pero quién la solicita.

 

Considero que el artista debe permanecer diferente 'No excepcional, sino resistente, refractario a la normalización y a la homogeneización hacia las que tienden nuestras sociedades, capitalista o comunista. Tiene la obra de arte que abandonar toda pretensión a la unicidad y perderse en la masa cada vez más indistinta de los productos de consumo. La sociedad capitalista no desea otra cosa: la única integración que conoce es el mercantilismo... En la sociedad comunista, más que a lo económico, es a lo político a lo que la obra de arte (y cualquier producto cultural) se ve integrada. Es el poder económico el que confiere dignidad y respetabilidad al artista en régimen capitalista; en régimen comunista, es el poder político. La fuerza creadora del artista en un caso como en otro, entra poco en línea de cuenta.

 

Una sociedad más armoniosa -no existe aún sino en la mente de algunos utopistas, los únicos hoy en día que poseen una visión radicalmente diferente del porvenir- será aquella en que puedan practicar el arte cuantos lo quieran, porque estará en situación de desarrollar la creatividad adormecida en cualquier ser humano. Le Parc es uno de los anunciadores de esta armonía recobrada entre el hombre y el mismo, Mejor aún, la está preparando por su trabajo metódicamente orientado. Es así, en mi opinión, como asume mejor la función del artista de hoy.

 

 

ATELIER LE PARC - 2014