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Centre Culturel Julio Le Parc

Texte lu à l’occasion de l’inauguration

du Centre Culturel Julio Le Parc à Mendoza, Argentine

 

Julio Le Parc - 15 octobre 2012

 

Là elles sont

ici elles sont restées

d’ici je les ai emportées

elles m’accompagnent toujours :

ces années intenses de mon enfance

 

D’où l’on vient, on est.

Ici cette Mendoza a façonné mon enfance

et imprima en moi l’essence de ma personnalité

 

Ici elles sont :

la tendresse de ma mère,

la condition ouvrière de mon père, Juan Le

Parc fils du Français

Le Parc venu de Paris à Mendoza

 

Ici j’ai appris le mot « fraternité » qui donnait

son nom au syndicat du chemin de fer

 

Ici dans cette Mendoza, sans rancune et avec

joie, j’ai appris à être de

ce côté du mur. Du mur qui séparait le quartier

de mon enfance du Club des Anglais propriétaires

du chemin de fer.

 

Ici sans m’en rendre compte, la Cordillère me

remplit d’images changeantes

au passage des nuages et du soleil

 

Ici une douce maîtresse d’école de Palmira

conseilla à ma mère de

m’orienter vers le dessin

 

Ici, ici… tant de choses

Les raisins

les petits canaux

Don Chicho l’épicier

ma sœur

mon frère

les places fleuries

les jouets inventés

le chevreuil dans le four de terre

l’angle droit du plan de Mendoza

le plus

le peu

problèmes familiers

les rires partagés

Ici dans cette Mendoza pour moi enfant :

centre du monde

principe du monde

l’au-delà il était déjà

appuyé à la Cordillère

rêvant la mer

 

Et dans mon « au-delà » Mendoza était toujours

 

et aujourd’hui je vois mon nom à l’entrée de

ce centre culturel magnifique.

 

Et là sur ce mur, qui est une porte ouverte, je

partage mon nom avec les noms de tous ceux qui ont fait

partie de différents moments de mon existence et qui m’ont donné

et me donnent l’énergie de la vie

 

Et je partage aussi avec tous ceux, que je ne

connais pas mais que je pressens, qui ont quelque chose à

l’intérieur qui demande à affleurer. Je suis sûr que les

activités de ce centre, dans un aller-retour, vont aider à son éclosion.

 

Je souhaite le meilleur des chemins à ce

centre extraordinaire.

 

Que sonnent les trompettes

que brillent les voix des acteurs

que les danseurs usent les scénarios (la scène ?)

que s’élève le chant

que les violons nous transcendent

que les artistes métamorphosent l’espace

que les murs se tachent de peinture

que les Mendocinos fassent leur ce centre

que le public soit acteur de cette nouvelle ère culturelle

 

Merci beaucoup Mendoza

 

 

 

 

 

ATELIER LE PARC - 2014