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La valorisation: arme clef pour la pénétration culturelle

 

Par Julio Le Parc. 1981

 

Ce Texte a été présenté aux Rencontres d'Intellectuels pour la souveraineté des peuples de notre Amérique. Casa de las Americas, La Havane, septembre 1981.

 

L'Amérique latine est un continent qui lutte à la fois contre la pénétration politique, économique et militaire de l'impérialisme américain, et contre son désir d'y utiliser la culture comme arme de domination.

Les vieux schémas de fonctionnement culture! hérités de la vieille Europe y retrouvent toute leur vigueur et les moyens de communication de masse, aidés par l'accélération de la communication en général, s'avèrent l'instrument idéal pour propager directement ou subrepticement l'idéologie et le mode de vie impérialiste. Dans le domaine des arts plastiques, qui est le mien, on peut clairement observer avec quel succès l'impérialisme s'efforce de contrôler tous les organes valorisateurs au niveau international. En sorte que la production de ses artistes, surévaluée, occupe en permanence le devant de la scène.

En ce qui concerne les arts plastiques dans notre monde occidental d'aujourd'hui, on ne peut pratiquer une politique rigide de protectionnisme à niveau national, comme cela se pratique avec d'autres produits, car il n'est pas indispensable que les produits artistiques des centres internationaux arrivent sur place: il suffit que la diffusion des nouveautés passe les frontières sous forme d'information pour que le système culturel local, qui fonctionne sur le modèle des centres internationaux, les a opté par mimétisme. Peu importe que ces produits soit bons ou non. Dans la mesure ou les artistes du monde entier développent une authentique recherche investigatrice et créatrice en respectant les limites des paramètres des arts plastiques, leur apport est Parfaitement valable. Ce qui ne l'est pas, c'est l'usage, la manipulation qui en est faite, la valorisation artificielle exclusive des détenteurs du pouvoir chargés de valoriser au niveau local et international.

Je pense que l'isolement, donc l'ignorance de ce qui se fait dans le reste du monde, n'est ni souhaitable ni possible pour les arts des pays d'Amérique latine; un isolationnisme tourné vers le passé à la recherche d'une hypothétique identité nationale; un isolationnisme qui, tout en conservant son actuel système de sélection et de valorisation, y ajoute ses propres critères détachés de la réalité locale; un isolationnisme qui exalte de manière chauvine tout ce qui est national selon l'intérêt de la classe dominante; un isolationnisme rétrograde qui renvoie aux vieux académismes; un isolationnisme qui rejette la confrontation internationale rejetterait aussi toute confrontation interne.

J'ai noté au cours de rencontres avec des groupes de jeunes artistes de plusieurs villes d'Amérique latine, une méfiance, justifiée d'ailleurs, envers l'art des centres internationaux. Je leur ai signalé que pourtant, dans ces centres, de jeunes artistes comme eux luttent en permanence contre un milieu hostile ou la diffusion de l'art, hors du marché privé, est dirigée par des technocrates dans leur grande majorité sourds, insensibles et étrangers à leurs problèmes.

S'il faut bien évidemment résister à la pénétration culturelle qui exporte les nouveautés et les normes de valeur, il faut aussi établir un contact avec tous ceux qui, dans le monde entier, pensent d'une manière ou d'une autre à créer des conditions pour une condition artistique différente.

On ne peut pas poser le problème de l'art latino-américain en termes esthétiques. Il faut aujourd'hui, contre vents et marées, soutenir la pluralité des tendances. Il existe en Amérique latine une multitude de tendances, appliquées avec plus ou moins d'authenticité. Il est très risqué et aléatoire d'en qualifier certaines de progressistes ou de révolutionnaires et d'autres de rétrogrades au service de la classe dominante.

En elle-même, la création artistique n'a pas une valeur intrinsèque défiant le temps et s'étendant à toutes les latitudes. Mais le problème, c'est qu'il y a des gens bien décidés à ce que leurs normes de valorisation soient universelles et indiscutables. D'autre part, certaines œuvres ou tendances artistiques que l'on peut qualifier pour le moment de positives sont considérées et classifiées par la classe dominante pour ce qu'elles ont de plus superficiel. Elles restent donc inscrites dans "l'histoire contemporaine de l'art " pour ces mauvaises raisons; leur apport et tout ce qui va contre les intérêts de la classe dominante sont neutralisés. Ainsi dévitalisées, ces œuvres ou tendances artistiques finissent par faire partie du patrimoine exclusif de la classe dominante qui dicte ses normes d'appréciation et indique au public comment il doit se situer par rapport à elles.

Ce n'est pas un hasard si face à ces œuvres, l'attitude du public est presque toujours d'infériorité, de passivité et de dépendance; elles accentuent encore sa soumission à l'ordre établi, inhibent son jugement personnel, endorment sa créativité naturelle, l'isolent dans la contemplation individuelle, lui ôtant ainsi toute possibilité d'intervenir dans ce qui lui est présenté comme de l'Art avec un A majuscule et qui lui est complètement étranger.

On peut rencontrer ce mécanisme de manipulation du monde artistique dans toutes les manifestations culturelles et avec des résultats encore plus concluants dans d'autres secteurs que les arts plastiques, comme dans la presse, la radio, le cinéma ou la télévision. Ces moyens de communication ne servent plus seulement à freiner les impulsions naturelles de l'Homme à développer sa personnalité, mais, habilement manipulés, ils se convertissent en canaux privilégiés de pénétration mentale, promouvant jour après jour une attitude de résignation face aux injustices de ce monde, présentées comme inévitables et naturelles. Ils inculquent ainsi le mode de vie presque inaccessible des classes dominantes locales qui n'est guère que le reflet du mode de vie des classes dominantes à niveau international.

La corrélation entre le système général d'oppression utilisé à niveau international et celui appliqué localement est évidente. Cette même corrélation existe dans le domaine de l'art et de la culture.

Bien que mille fois rabâchées, il n'est pas inutile de rappeler ces généralités; cela peut en effet permettre d'identifier plus précisément les moyens et d'y résister en établissant un registre de tout ce qui se fait dans ce sens. Par exemple, à côté du réalisateur de télévision ou de cinéma qui élabore un produit faussement anodin au service de l'idéologie de la classe dominante, il existe des gens dans cette profession qui, malgré les mécanismes de fonctionnement rigides de ces médias, essaient d'introduire dans leur travail créatif des éléments de réflexion destinés a réveiller le sens critique du spectateur, préparant ainsi le terrain pour des changements de société plus radicaux.

Il en est de même pour les arts plastiques. Partout dans le monde, on a pu noter ces derrières années des quantités d'attitudes, de comportements, de réalisations et de combats allant dans le sens d'une vision nouvelle du savoir-faire artistique. De même qu'il existe une internationalisation par le haut des normes de valorisation et des valeurs de la part des centres impérialistes, il doit y avoir une internationale qui unisse a la base les producteurs de tous les pays, qui luttent contre l'arbitraire dans le monde des arts plastiques et contre l'hégémonisme des Etats-Unis. La participation à ce combat d'artistes latino-américains, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Amérique latine, a été importante.

Il reste à établir un registre analytique de tout ce qui a été réalisé dans ce sens. Faire connaître ces expériences, leurs succès comme leurs erreurs, est probablement bien plus utile pour les nouvelles générations d'artistes que les incalculables livres sur les avant gardes fondés sur des critères " esthéticiens " et répondant aux normes de valorisation internationales.

Selon moi, la situation actuelle des arts plastiques est une chaîne ou se trouvent le producteur et son produit, celui qui diffuse et ce qui est diffusé, celui qui consomme et ce qui est consommé, et dont le point clef est la "valorisation". Cette valorisation se trouve entre les mains d'un petit nombre de gens chargés de séparer le bon grain de l'ivraie dans l'art, de diffuser ce qu'ils ont choisi; l'œuvre élue va prendre toute sa réalité sociale par le truchement de l'acte d'achat du collectionneur ou par la sacralisation accordée par les officiels de l'art dans ses lieux privilégies: salons, expositions internationales, lieux publics, musées, etc. Le public est exclu de tout cela, à peine comptabilisé par les entrées dans certains musées, considéré dans le meilleur des cas comme un amateur bien intentionné mais impuissant, sans aucun poids dans l'histoire des arts plastiques; suspecte d'être un inculte a qui ne plaisent que les tableaux de bazar, qui se moque de l'art d'avant-garde ou tout simplement l'ignore, le considérant généralement comme hostile et incompréhensible, à mille lieues de ses préoccupations quotidiennes.

De même que la valorisation au niveau international détermine les goûts esthétiques au niveau mondial selon l'évolution des modes artistiques, au niveau local, la valorisation minoritaire détermine ce qui se fait localement avec une soumission plus ou moins égale selon le degré de mimétisme aux critères internationaux. Or c'est précisément là que l'on peut créer un espace dans ce système fermé qui exclut toute autre valorisation que la sienne.

On peut proposer une infinité d'initiatives et exiger leur mise en pratique, avec les deniers de l'Etat notamment, pour développer une politique culturelle différente par le biais d'une large confrontation qui permette de multiples valorisations et jette de nouvelles bases pour la création artistique.

La création, comme tous les aspects de la vie sociale, doit être l'affaire de tous et ne pas être déléguée à un petit groupe, qu'il s'agisse de créativité, de valorisation ou d'insertion sociale.

Dans nos sociétés ayant adopté le système capitaliste, il faut absolument rompre le légendaire individualisme des artistes pour qu'ils puissent réfléchir en groupe sur la place qu'ils occupent dans la société, sur le système de création, de valorisation, de diffusion et sur la fonction sociale de leur travail. Ils auront ainsi une incidence collective sur leur propre milieu et pourront dénoncer ce qui leur semble arbitraire, adopter des comportements susceptibles de transformer le système culturel, en s'unissant à des groupes progressistes d'autres disciplines pour coordonner leurs efforts vers le changement.

Ainsi, lors d'activités aussi ordinaires que les salons, les achats et commandes publiques, les sélections nationales, les expositions officielles, etc., on pourrait exiger une participation directe des artistes, des critiques, des spécialistes de l'art, des officiels et du public en général, par l'intermédiaire d'un système de sélections multiples et de valorisations en perpétuelle confrontation, qui laisserait son sédiment dans un échange constant d'opinions, de réflexions, de critiques constructives, de franc dialogue. Tout ceci permettant d'établir de nouvelles bases d'appréciation de la création artistique à responsabilité partagée et de créer de nouvelles relations entre tous ceux qui sont concernés par l'art. Ce n'est qu'ainsi que l'on pourra étendre la création, dans sa nouvelle forme, à un public plus populaire.

Il s'agirait dans un premier temps de ne plus considérer le spectateur comme un être passif, dépendent, sans importance, mais au contraire comme un être vivant dans une réalité à transformer, quelqu'un capable d'observer, de réfléchir, de comparer, d'agir, un être social à même de se forger une opinion ensemble avec les autres protagonistes, d'appréhender les problèmes et d'y apporter des solutions.

C'est de là que vont surgir les bases de l'identité latino-américaine. Elle ne peut pas être décidée par décret, ni par des voies académiques, ni même par les avant-gardes révolutionnaires. L'identité culturelle latino-américaine est une tache du présent et du futur. C'est le problème de tous dans la mesure ou pourraient se développer dans tous les domaines les énormes capacités créatives de l'homme latino-américain que ni les dictatures les plus atroces, ni l'oppression de l'impérialisme ne parviennent à détruire. Cette identité culturelle existe implicitement et prend en compte tout ce qui a été fait et qui, d'une manière ou d'une autre, a aidé a préserver les aspirations populaires à une autre forme de vie en société et de vie tout court dans notre Amérique latine.

Pour terminer mon exposé, j'aimerais suggérer quelques mesures concrètes telles que la réaffirmation et la généralisation de ce qui s'est fait et continue de se faire tous les jours dans notre domaine des arts plastiques, et qui concourt modestement aux efforts quotidiens de l'authentique latino-américain dans son combat. Citons notamment:

de nombreuses prises de position face aux injustices sociales, soutien aux causes humanitaires, défense des droits de l'homme et des peuples, solidarité avec les justes aspirations populaires;

des attitudes ponctuelles face à l'arbitraire dans notre milieu culturel et des comportements destinés à changer le système qui régit le fonctionnement des arts plastiques;

un emploi des capacités professionnelles au service de causes précises liées aux luttes populaires;

une recherche sérieuse, investigatrice et créative à l'intérieur des paramètres des arts plastiques;

des altitudes ouvertes débouchant sur un travail interdisciplinaire et collectif, lié à la réalité sociale.

Et pour conclure, je ferais une proposition plus concrète à la "Casa de las Americas", qui, je pense, irait dans le sens de créer un large front latino-américain d'intellectuels et d'artistes. La Casa de las Americas a été et reste le centre d'une activité culturelle bouillonnante, lieu de rencontres, d'échanges et de réalisations qui ont donné une nouvelle physionomie au fait culturel latino-américain. Sa valeur et son importance pour les créateurs latino-américains et la diffusion de leurs œuvres ne sont plus à démontrer.

Nous sommes nombreux à souhaiter voir se multiplier les Maisons des Amériques sur notre continent et même en Europe. Nous y voyons l'instrument idéal de diffusion des créations latino-américaines. Cette initiative permettrait de développer et d'intensifier la connaissance mutuelle de ce qui se fait dans de nombreux domaines de la créativité. En ce qui concerne l'Europe, elle nous aiderait à resserrer les liens avec les éléments dynamiques de la culture européenne.

Même si cela peut paraître utopique, imaginons donc la création de toutes ces Maisons des Amériques. Je proposerais, comme base de départ, la formation, au sein de la Casa de las Americas cubaine, d'un large comité formé de créateurs de différentes disciplines, latino-américaines ou non, dont les fonctions et la composition resteraient à déterminer.

En plus d'être à cause de leur formation investis officiellement de la représentation de la Casa de las Americas, les membres de ce comité seraient les coordinateurs de toutes les initiatives locales, chargés de conjuguer leurs efforts pour que se crée sur place, à défaut d'une Casa de las Americas locale, tout du moins un centre d'activités gardant l'esprit de la Casa de las Americas. Ils pourraient en même temps se charger de transmettre à la maison-mère toutes les suggestions, initiatives, idées, critiques et apports des créateurs locaux pour les soumettre à l'approbation du comité. Ainsi pourrait-on développer une relation plus étroite de responsabilité partagée et les créateurs de nombreux pays bénéficieraient d'un espace d'intervention directe. Ce comité pourrait se réunir périodiquement, bien évidemment dans la Casa de las Americas de La Havane, mais aussi dans d'autres pays, afin de diversifier les relations avec les créateurs locaux et les institutions concernées, ce qui pourrait donner lieu à des initiatives communes.

Ce travail consoliderait peu à peu des attitudes et des comportements nouveaux, qui eux-mêmes serviraient de base aux échanges et aux conditions nécessaires à la production, la valorisation et la diffusion de la créativité latino-américaine. Tout ceci rendrait possible le développement de la solidarité avec les peuples et pourrait donner naissance à un large front de la culture latino-américaine contre l'impérialisme.

 

Julio Le Parc, Carboneras, août 1981.

 

 

Valorization: Arm Key for the Cultural Penetration

 

By Julio Le Parc. 1981.

 

This Text was presented at the Meetings Intellectuals for the sovereignty of the people of our America. Casa de las Americas, La Havana, September 1981.

The Latin America is a continent which fights at the same time against the political, economic penetration and soldier of American imperialism, and against its desire to use the culture there as arms of domination.

The old diagrams of cultural operation inherited from old Europe find all their strength there and the means of communication of mass, helped by the acceleration of the communication in general, prove to be the ideal instrument to propagate directly or surreptitiously the ideology and the way of life imperialist. In the field of the visual arts, which is mine, one can clearly observe with which the success of the imperialism endeavors to control all the valorizing bodies the international level. In such a way, the production of its artists, overestimated, occupies the front of the scene permanently.

With regard to the visual arts in our Western world of today, one cannot practice a rigid policy of protectionism on national level, like that is practiced with other products, because it is not essential that the artistic products of the international centres arrive on the spot: it is enough that the diffusion of the innovations passes the borders in the form of information so that the local cultural system, which functions on the model of the international centres, chose by imitation. It does not matter that these products are good or not. Insofar as the artists of the whole world develop an authentic investigatory and creative research by respecting the limits of the parameters of the visual arts, their contribution is perfectly valid. What is not it, it is the use, the handling which is made by it, the exclusive artificial valorization of the holders of the capacity charged to develop at the local and international level.

I think that the isolation, therefore ignorance of what is done in the rest of the world, is neither desirable nor possible for arts of the countries of Latin America; an isolationism turned towards the past in the search of a hypothetical national identity; an isolationism which, while preserving its current system of selection and valorization, adds to it its own criteria being detached from local reality; an isolationism which exalts in a chauvinistic way all that is national according to the interest of the dominant class; an isolationism retrogresses those who return to the old academism; an isolationism rejecting international confrontation would reject also any internal confrontation.

I noted during meetings with groups of young artists of several towns of Latin America, a mistrust, justified however, towards the art of the international centres. I announced to them that however, in these centres, the young artists as they fight permanently against a hostile environment or the diffusion of art, out of the private market, is directed by technocrats in their great deaf majority, insensitive and strangers to their problems. If it is obviously necessary to resist the cultural penetration that exports the innovations and the standards of value, it is also necessary to establish a contact with all those who, in the whole world, think in one way or another to create conditions for a different artistic condition.

One cannot pose the problem of Latin-American art in aesthetic terms. It is necessary today, counters winds and tides, to support the plurality of the tendencies. There exists in Latin America a multitude of tendencies, applied with more or less of authenticity. It is very be likely and random to describe as it some of progressists or revolutionists and others the retrograde ones with the service of the dominant class.

In itself, artistic creation does not have an intrinsic value defying time and extending to all the latitudes. But the problem, it is that there are the people decided well so that their standards of valorization are universal and indisputable. In addition, certain works or artistic tendencies that one can qualify for the moment of positive are considered and classified by the dominant class for what they have of surface. They thus remain registered in "contemporary history of art" for these bad reasons; their contribution and all that goes against the interests of the dominant class are neutralized. Thus devitalized, these artistic works or tendencies end up forming part of the exclusive inheritance of the dominant class which dictates its standards of appreciation and indicates to the public how it must be located compared to them.

It is not a chance if vis-à-vis with these works, the attitude of the public is almost always of inferiority, passivity and dependence; they still accentuate its submission to the established order, inhibit its personal judgment, deaden its natural creativity, The isolated in the individual contemplation, thus removing any possibility to him of intervening in what is presented to him as Art with A capital and which is completely strange for him.

One can meet this mechanism of treatment of the artistic world in all the cultural events and with results even more conclusive in other sectors than the visual arts, as in the press, the radio, the cinema or television. These means of communication are not only anymore used to slow down the impulses natural of the Man to develop his personality, but, skillfully handled, they are converted into privileged channels of mental penetration, promoting day after day an attitude of resignation vis-à-vis to the injustices of this world, presented like inevitable and natural. They thus inculcate the almost inaccessible way of life of the local dominant classes that is hardly but the reflection of the way of life of the dominant classes on international level.

The correlation between the general system of oppression used in international level and that applied locally is obvious. This same correlation exists in the field of art and the culture.

Although thousand harped times, it are not useless to point out this general information; that can indeed make it possible to identify the means more precisely and to resist it by establishing a register of all that is done in this direction. For example, beside the producer of television or cinema which works out a product wrongfully pain-killer with the service of the ideology of the dominant class, there are people in this profession which, in spite of the rigid mechanisms of operation of these media, try to introduce into their creative work the elements of reflexion intended to awake the critical direction of the spectator, thus preparing the ground for more radical changes of society.

It is the same for the plastic arts. Everywhere in the world, one could note in recent years the quantities of attitudes, behaviors, achievements and combat going in the direction of a new vision of artistic know-how. Just as there is an internationalization by the top of the standards of valorization and of the values on behalf of the centers imperialists, there must be international which links has the base the producers of all the countries, which fight against the arbitrary one in the world of the plastic arts and against the hegemonism of the United States. The participation in this combats of Latin-American artists, interior I' and I' external of the Latin America, was important.

It remains to establish an analytical register of all that was carried out in this direction. To make known these experiments, their successes like their errors, is probably much more useful for rising generation of artists than the incalculable books on the avant-gardes based on criteria "aestheticians" and meeting the international standards of valorization.

In my opinion, the current situation of the plastic arts is a chain where there is the producer and his product, that which diffuses and what is diffused, that which consumes and what is consumed, and whose key point is "valorization". This valorization is between the hands of a small number of people charged to separate the good grain from the ryegrass in art, to diffuse what they chose; The work elected will take all its social reality by the means of the act of purchase of the collector or by the sacralization granted by the officials of art in its privileged places: shows, international exhibitions, public places, museums, etc. The public is excluded from all that, hardly entered by the entries in certain museums, regarded in the best of the cases as a quite disposed but impotent amateur, without any weight in the history of the visual arts; suspect to be uncultivated who likes only the tables of bazaar, which makes fun of the art of avant-garde or quite simply is unaware of it, generally regarding it as hostile and incomprehensible, with thousand miles of its daily concerns.

Just as valorization at the international level determines the aesthetic tastes on a world level according to the evolution of the artistic modes, at the local level, minority valorization determines what is done locally with a submission more or less equal according to the degree of imitation to the international criteria. However it is precisely there that one can create a space in this closed system which excludes any other valorization that his.

One can propose an infinity of initiatives and require their practical application, with the sums of money of the State in particular, to develop a different cultural policy by the means of a broad confrontation which allows multiple valorizations and provides new foundations for artistic creation.

Creation, like all the aspects of the social life, must be the business of all and not be delegated to a small group, which it acts of creativity, valorization or social integration. In our societies having adopted the capitalist system, it is absolutely necessary to break the legendary individualism of the artists so that they can reflect in group on the place which they occupy in the society, on the system of creation, valorization, diffusion and on the social function of their work. They will thus have a collective incidence on their own medium and will be able to denounce what seems to them arbitrary, to adopt behaviors suitable for transform the system cultural, while linking itself with progressive groups of other disciplines to coordinate their efforts towards the change.

Thus, at the time of activities as ordinary as the living rooms, the purchases and public orders, the national selections, the official exhibitions, etc, one could require a direct participation of the artists, critics, specialists in art, the officials and the public in general, by the intermediary of a system of multiple selections and valorizations in perpetual confrontation, which would leave its sediment in a constant exchange of opinions, reflexions, constructive criticisms, of frank dialogues. All this allowing to establish new bases of appreciation of artistic creation with shared responsibility and to create new relations between all those which are concerned with art. This is the only way one will be able to extend creation, in his new form, with a public more popular.

It would initially be a question of not more regarding the spectator as a passive being, dependant, of no importance, but on the contrary like an alive being in a reality to be transformed, somebody able to observe, reflect, compare, act, a capable social being to forge an opinion together with the other protagonists, to apprehend the problems and to bring solutions there.

It is from there that the bases of the Latin-American identity will emerge. It can be decided by decree, neither by academic ways, nor even by the revolutionary avant-gardes. The Latin-American cultural identity is a spot of the present and future. It is the problem of all in measurement where could develop in all the fields the enormous creative capacities of the Latin-American man whom neither the most atrocious dictatorships, nor the oppression of the imperialism manage to destroy. This cultural identity exists implicitly and takes into account all that was made and which, in one way or another, helped to preserve the popular aspirations with another form of life in company and of life very runs in our Latin America.

To finish my talk, I would like to suggest some concrete measures such as the reaffirmation and generalization of what was made and continuous be made every day in our field of the visual arts, and which contributes modestly to the daily efforts of authentic the Latino America in its combat.

Let us quote in particular:

many standpoint vis-à-vis to the social injustices, support for the human causes, defense of the humans right and of the people, solidarity with the right popular aspirations;

specific attitudes vis-à-vis the arbitrary in our cultural medium and of the behaviors intend to change the system which governs the operation of the visual arts;

a use of the professional capacities to the service of precise causes related to the popular fights;

a serious, investigatory and creative research in the interior of the parameters of the visual arts;

open altitudes leading to an interdisciplinary and collective work, related to social reality.

And to conclude, I would make a more concrete proposal with " La Casa de las Americas " (Home of Americans), which, I think, in the sense to create a broad Latin-American front of

intellectuals and artists. “La Casa de las Americas” was and remains the centre of a bubbling cultural activity, place of meetings, exchanges and achievements which gave a new aspect to the Latin-American cultural fact. Its value and its importance for the Latin-American creators and the diffusion of their works are not any more to show.

We are numerous wishing to see the multiplying of the Houses of Americas on our continent and even in Europe. We see there the ideal instrument of diffusion of Latin-American creations. This initiative would make it possible to develop and intensify mutual knowledge of what is done in many fields of the creativity. With regard to Europe, it would help us to reinforce the links with the dynamic components of the European culture. Even if that can appear utopian, thus imagine the creation of all these Houses of Americas. I would propose, as bases of departure, the training, within Cuban Houses of Americas, a broad formed committee of creators of various disciplines, Latin-American or not, whose functions and composition would remain to be determined.

In addition of because of their formation being invested officially of the representation of the Houses of Americas, the members of this committee would be the coordinators of all the local initiatives, charged to combine their efforts so that is created on the spot, in the absence of one local Houses of Americas, all at least a centre of activities keeping the spirit of Case de las Americas. They could be at the same time given the responsibility to transmit to the head office all the suggestions, initiatives, ideas, criticisms and contributions of the local creators to subject them to the approval of the committee. Thus we could develop a closer relation of shared responsibility and the creators of many countries would profit from a space of direct intervention. This committee could hold a meeting periodically, obviously in the House of Americas of La Havana, but also in other country, in order to diversify relations with local creators and concerned institutions, which could give place to common initiatives.

This work would consolidate little by little new attitudes and behaviors, which themselves would be used as a basis for the exchanges and the conditions necessary to the production, the valorization and the diffusion of the Latin-American creativity. All this would make possible the development of solidarity with the people and could give rise to a broad front of the Latin-American culture against the imperialism.

 

Julio Le Parc, Carboneras, August 1981

 

 

La Valoración: Arma Clave Para La Penetración Cultural

 

Julio Le Parc - Septiembre 1981

 

Este texto fue presentado en el Encuentro de Intelectuales por la soberanía de los pueblos de nuestra América.Casa de las Américas. La Habana. Cuba.

 

La América Latina es un continente donde además de la penetración política, económica y militar, la cultura es también usada como un arma de dominación por parte del imperialismo norteamericano.

Los viejos esquemas de funcionamiento cultural heredados de la vieja Europa son revitalizados y los medios de comunicación de masa, junto con la aceleración de la comunicación, son un instrumento ideal para irradiar directa o subrepticiamente la ideología y el modelo de vida del imperialismo.

En al plano de las artes plásticas, que es el campo en el cual actuó, pueden observarse de una manera clara los logros del imperialismo norteamericano en sus esfuerzos por un control a nivel internacional de todos los medios valorativos. De manera que la producción de sus artistas, supervalorada, ocupe en permanencia el primer plano.

En la actualidad, en lo que concierne a las artes plásticas en nuestro mundo occidental, no puede practicarse una política rígida de protección a niveles nacionales, como puede ser el caso con ciertos productos, pues no es necesario que los productos artísticos de los centros internacionales lleguen al lugar, sólo basta que la irradiación de las novedades pase las fronteras en forma de información para el sistema cultural local, que funciona a imagen y semejanza del de los centros internacionales, miméticamente las adopten. Que esos productos sean buenos o no, no es el caso. Los aportes de los artistas de todas partes del mundo, en la medida que desarrollen una auténtica actitud de búsqueda investigativa y creativa dentro de los parámetros de las artes plásticas, es muy válida. Lo que es impropio es el uso, la manipulación de ello, la valoración artificial y exclusivista de los detentores del poder valorativo a nivel internacional y de sus correspondientes locales.

No creo válido y posible para las artes de los países de la América Latina, un aislamiento que ignore lo que se hace en otras partes del mundo; un aislacionismo que se encierre en sus límites nacionales mirando el pasado en busca de una hipotética identidad nacional; un aislacionismo que guardando su actual sistema selectivo y valorativo instaure valores propios, sí; pero desvinculados de la realidad local; un aislacionismo que exalte chauvinistamente lo nacional según los intereses de la clase dominante; un aislacionismo retrógrado que nos lleve a viejos academismos; un aislacionismo que rechazando la confrontación internacional rechazaría también toda confrontación interna.

He notado en contactos con grupos de jóvenes artistas de algunas ciudades de América Latina una Justificada desconfianza hacia el arte de los centros internacionales. Les he señalado que, sin embargo, en esos centros los jóvenes artistas como ellos, tienen una lucha permanente contra un medio hostil donde la difusión del arte, fuera del mercado privado, está dirigida por tecnócratas en su gran mayoría sordos insensibles y ajenos a los problemas de ellos; que si bien hay que resistir a la penetración cultural que exporta novedades y normas valorativas, hay que establecer un vínculo con todos aquellos que en todas partes del mundo tratan de una manera u otra de crear condiciones para una creación artística diferente.

El problema del arte latinoamericano no puede ser planteado en términos estéticos. En la actualidad debe sostenerse la pluralidad de tendencias en confrontación abierta y continua. En América Latina pueden contarse con un sinnúmero de tendencias practicadas con más o menos autenticidad. Calificar algunas de ellas de progresistas o revolucionarias y a otras de retrogradas al servicio de la clase dominante es muy aleatorio y arriesgado.

La creación artística en sí misma no tiene un valor intrínseco que desafíe los tiempos y que se extienda a todas las latitudes. Lo que hay es gente que sí quiere que las normas valorativas que aplican sean universales y sin discusión. De otra parte, ya sean obras o tendencias artísticas que en su momento aportan elementos positivos, pueden por la clase dominante, ser registradas, clasificadas en lo que tienen de más superficial e incluidas así en la "historia actual del arte" que ella escribe, desnaturalizando su aporte y neutralizando aquello que iba contra sus intereses y, así, desvitalizadas esas obras o tendencias artísticas, pasan a formar parte del patrimonio exclusivo de la clase dominante, la cual dicta normas de apreciación e indica al público de qué manera debe situarse frente a ellas. Y no es casual que el situarse del público frente a esas obras, sea casi siempre una actitud de inferioridad, de pasividad y dependencia que acrecienta su sumisión al orden establecido, que inhibe sus propias apreciaciones, que endormece su natural capacidad creativa, que lo aísla en una contemplación individual, que le impide toda posibilidad de intervención en eso que es ajeno a él y que le es presentado como arte con A mayúscula.

Este mecanismo de manipulación del hacer artístico se lo encuentra en toda manifestación cultural y con resultados más positivos en otras ramas que la de las artes plásticas, como puede serlo la prensa, la radio, el cine, la televisión, que ya no son solamente medios para frenar los naturales impulsos del ser humano por el desarrollo de su personalidad, sino que hábilmente manipulados se convierten en canales privilegiados de penetración mental modelando diariamente una actitud de resignación frente a las injusticias del mundo presentadas como inevitables y naturales e inculcando el modelo casi inaccesible de vida de las clases dominantes locales el cual es un reflejo del modelo de vida de las clases dominantes a nivel internacional.

La correlación entre el sistema opresivo general utilizado a nivel internacional y el local es evidente y la misma correlación existe en el campo de la cultura y el arte.

Estas generalidades repetidas ya muchas veces pueden aún ser útiles en la medida que ellas permitan vislumbrar cada vez más claramente métodos de resistencia estableciéndose un registro de todo lo que se hace en ese sentido. Es cierto, por ejemplo, que al lado del realizador de cine o televisión que produce un producto falsamente anodino, al servicio de la ideología de la clase dominante, hay gentes en esa profesión que a pesar de los rígidos mecanismos de funcionamiento de esos medios, tratan dé introducir con su trabajo creativo elementos de reflexión para despertar conciencia crítica y ayudar a preparar una situación que permita cambios más radicales.

Lo mismo en las artes plásticas. En todos estos últimos años han habido un sinnúmero de actitudes, comportamientos, realizaciones y luchas en todas partes del mundo, que van en el sentido de una nueva visión del hacer artístico. igual que existe una Internacionalización por lo alto de las normas valorativas y de valores emanados de los centros imperialistas, debe haber una internacional que aune a la base de los productores de todas las partes, que luchan contra lo arbitrario en el mundo de las artes plásticas y contra el hegemonismo U.S.A. La participación de artistas latinoamericanos, dentro y fuera de América Latina, en esa lucha ha sido importante.

Un registro analítico de todo lo realizado en este sentido queda por hacer. El dar a conocer esas experiencias, con sus aportes positivos, con sus errores, puede ser mucho más valioso para las nue­vas generaciones de artistas que los innumerables libros sobre las vanguardias, hechos sobre bases esteticistas y respondiendo a valorizaciones internacionales.

Desde mi punto de vista, en la situación actual de las artes plásticas, donde encontramos: el productor y su producto, el que valora y sus valorizaciones, el que difunde y lo que difunde, el que consume y lo que consume, el punto clave de esa cadena reside en la valorización. La valorización, que está en manos de unos pocos, que son los que van a decidir lo que es y lo que no es arte, que son los que ponen en circulación lo elegido, lo cual va a tomar su realidad social con el acto de compra del coleccionista a la par que sacralizado por los oficiales del arte en sus lugares privilegiados: salones, exposiciones internacionales, lugares públicos, museos, etc. De todo ello, el público es excluido, apenas contabilizado por las entradas en algunos museos, considerado en el mejor de los casos como un aficionado con buenas intenciones, pero no pudiente, sin ningún peso en el curso de las artes plásticas; sospechado de inculto al que sólo le gustan los cuadros de bazar, que se burla si no es que ignora el arte de vanguardia, el cual le es hostil e incomprensible en la mayoría de los casos y que planea en esferas altas, lejos de sus preocupaciones cotidianas.

Así como la valorización a nivel internacional condiciona a nivel mundial los gustos estéticos, según el evolucionar de las mo­das artísticas, así a nivel local la valorización minoritaria condiciona el hacer local con más o menos sumisión, según sea el mimetismo a lo internacional.

Entonces es por allí que se puede meter una cuña en ese siste­ma cerrado que excluye toda otra valorización que no sea la suya.

Un sin número de iniciativas pueden proponerse y exigir que se realicen sobre todo con los fondos públicos y que apunten a una política cultural diferente a través de una confrontación amplia que dé valorizaciones múltiples y que posibilite nuevas bases para la creación artística.

La creación, como todos los aspectos de la vida social, debe ser un asunto de todos, no estar relegada a un pequeño grupo ni en sus aspectos creativos, ni valorativos, ni de inserción social.

En nuestras sociedades, funcionando con sistema capitalista, es menester romper el proverbial individualismo de los artistas para que en grupos reflexionen sobre la situación que le es hecha socialmente, sobre el sistema de creación, valorización, difusión y rol social de su trabajo; para que colectivamente incidan en su medio, denunciando sus arbitrariedades, adoptando comportamientos para transformar el sistema cultural uniéndose a grupos progresistas de otras disciplinas para coordinar los esfuerzos en vías de obtener cambios.

Así, en cosas tan corrientes como lo son los salones, las compras para el Estado, los encargos públicos, las selecciones nacionales, las exposiciones oficiales, etcétera., se podría exigir una participación directa de los artistas, de los críticos, de los especialistas de arte, de los oficiales y del público en general a través de un sistema de múltiples selecciones y valorizaciones en confrontación continua, que fuera dejando un sedimento en un constante intercambio de opiniones, de reflexiones, de críticas constructivas, de diálogo leal, pudiendo todo ello ir estableciendo nuevas bases apreciativas para la creación artística con una responsabilidad compartida, creando nuevas relaciones entre todos los interesados al hecho artístico y posibilitando la extensión del acto creativo, con nuevas formas, a capas más populares.

En una primera etapa básicamente incorporando al espectador, no ya en su actual rol pasivo, dependiente, sin importancia, sino considerándolo como un ser viviente en una realidad que hay que transformar; como un ser capaz de observar, reflexionar, comparar, opinar, actuar; como un ser social que con los demás interesados puede llegar a establecer criterios, ver problemas y aportar soluciones.

Es de allí que las bases para la identidad cultural latinoamericana van a surgir. Ella no puede ser decidida por decreto, ni académicamente, ni siquiera por las vanguardias revolucionarias. La identidad cultural latinoamericana es tarea de presente y de futuro y es problema de todos en la medida en que se desarrollen libremente las enormes capacidades creativas del hombre latinoamericano, capacidades creativas en todos los órdenes, que las atroces dictaduras y la opresión del imperialismo no logran destruir. Esa identidad cultural existe tácitamente y ella tiene en cuenta todo lo hecho, que de una manera u otra ha ayudado a mantener en pie las aspiraciones populares de otra forma de convivencia y de vida en nuestra Latinoamérica.

Para terminar mi ponencia me gustaría señalar algunas medidas concretas como lo sería la reafirmación y acrecentamiento de lo que se ha estado haciendo y se hace cotidianamente en nuestro campo de las artes plásticas y que modestamente concurre a los esfuerzos cotidianos con lo auténtico latinoamericano y sus luchas, y que son entre otras cosas:

múltiples tomas de posición frente a las injusticias sociales, apoyo a las causas humanitarias, defensa de los derechos humanos y de los pueblos, solidaridad con las Justas aspiraciones populares;

actitudes precisas frente a lo arbitrarlo en nuestro medio cultural y comportamientos tendentes a cambiar el sistema que rige el funcionamiento de las artes plásticas;

empleo de capacidades profesionales al servicio de causas precisas relacionadas con las luchas populares:

búsqueda seria, investigativa y creativa al interior de los parámetros de las artes plásticas;

actitudes abiertas desembocando en un trabajo interdisciplinario y colectivo ligado a la realidad social.

Y concluyendo haría una proposición más concreta concerniendo a la Casa de las Américas, que pienso iría en el sentido de crear un amplio frente latinoamericano de intelectuales y artistas. La Casa de las Américas ha sido y es el centro de una actividad cultura efervescente, lugar de encuentros, de intercambios, de realizaciones que han ido dando una nueva fisonomía al hacer cultural latinoamericano. El valor y la importancia de ella para los creadores latinoamericanos y la difusión de sus obras, no es a demostrar.

Muchos somos los que veríamos felices la existencia de muchas Casas de las Américas a lo largo de nuestro continente y mismo en Europa. Ello sería un instrumento ideal de difusión de la creación latinoamericana. Ello desarrollaría en forma intensiva el mutuo conocimiento de lo que se hace en los diferentes aspectos creativos y con relación a Europa se desarrollaría una interrelación con todo aquello de viviente de la cultura europea.

Teniendo como visión utópica la creación de esas múltiples Casas de las Américas, yo propondría en lo inmediato, como núcleo inicial para ello, la creación al interior de la Casa de las Américas de Cuba de un amplio comité, formado por creadores de diferentes disciplinas, latinoamericanas o no, cuyas funciones y composición serían a determinar,

Los componentes de ese comité, además de ser, a partir de su formación, investidos oficialmente de la representación de la Casa de las Américas en sus respectivos países, serían los coordinadores en ejercicio de todas las voluntades locales, aspirando a conjugar esfuerzos en pos de la realización en el lugar, sino ya de una Casa de las Américas local, de actividades que serían en el espíritu de la Casa de las Américas. Al mismo tiempo, ellos po­drían ser los transmisores a la Casa de las Américas de toda sugestión, iniciativa, idea, crítica, aportes de los creadores locales, a fin de ser sometida al comité para que le dé curso. Así una relación más estrecha de responsabilidad compartida se iría desarrollando y un espacio donde intervenir directamente estaría a disposición de los creadores de muchos lugares. Este comité podría sesionar periódicamente y lógicamente en la Casa de las Américas en la Habana, pero también en otros países, lo cual serviría para diversificar las relaciones con creadores locales e instituciones con aspiraciones semejantes e ir dando curso a iniciativas conjuntas a partir de propuestas del mayor número de interesados.

A lo largo, este trabajo iría cimentando nuevas actitudes y comportamientos que irían formando una base más amplia de interrelación y nuevas condiciones para el producir, el valorar y el difundir la creatividad de América Latina. Todo lo cual posibilitaría el desarrollo de una solidaridad más activa con las aspiraciones populares y podría dar lugar a un amplio frente viviente de la cultura latinoamericana contra el imperialismo.

 

Carboneras, agosto 1981

 

 

ATELIER LE PARC - 2014